26 novembre 2016
Messe d’ordination à la cathédrale de Parakou ; à cette occasion Mgr N’Koué célèbre (dans la forme ordinaire) avec tous les prêtres de façon orientée et demain, à partir du 1er dimanche de l’Avent, chaque curé du diocèse est invité à faire la même chose dans sa paroisse.
Petit détail liturgique : dans les pays de mission, Rome a permis d’utiliser pour les solennités des ornements liturgiques jaunes à la place des ornements dorés.
Extrait de l’homélie de Mgr Pascal N’Koué lors de la messe d’ordination sacerdotale. Une demi-heure d’oraison par jour pour le simple fidèle, et une heure pour les prêtres :
« … Chers prêtres, vivez votre sacerdoce presbytéral dans l’harmonie, la cohérence, la joie et les chants. Vivez votre sacerdoce dans l’enthousiasme et la passion d’imiter le Christ, tout donné au Père et à l’humanité. En paroisse. Aimez les enfants, les jeunes, les vieillards, les biens portants, les malades. Soyez simples avec tout le monde dans la sincérité. Aimez les laissés pour compte, les rejetés de la société, visitez ceux qui sont dans les périphéries. Intéressez-vous aux couples, aux familles, aux vocations sacerdotales et à la vie consacrée. Mais où puiser cette force ? Dans l’Eucharistie bien célébrée.
Remettons la croix de Jésus au centre de l’autel et exhortons le peuple de Dieu à fixer les yeux sur Jésus crucifié. Il nous a dit : "Lorsque je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes" (Jn 12, 30). Saint Cyrille de Jérusalem dans sa catéchèse baptismale insiste sur la gloire qui nous vient de la croix du Christ. Dans la Vie Diocésaine du mois dernier, j’ai demandé à tous de faire une demi-heure d’oraison ou de méditation par jour. Trouver trente minutes pour Dieu, pour contempler la croix, pour se taire, écouter le crucifié et lui parler dans le cœur à cœur, dans le silence, dans l’amitié et l’intimité. Trente minutes à tous. Mais à vous prêtres je demande une heure d’oraison. Vous ne serez pas seuls, je vous accompagnerai. C’est à ce prix que nos relations avec notre Père des cieux s’amélioreront et que notre apostolat deviendra plus fructueux. C’est à ce prix que l’évangélisation dans notre diocèse atteindra sa vitesse de croisière. Une heure d’oraison dans la journée. Ce n’est pas impossible. Les séminaristes de Providentia Dei le font. Ils nous ont devancés. Cette fois-ci, l’exemple vient des petits. Et ce que le petit fait de bien, le grand devrait pouvoir faire davantage… »
Installation à la Procure des Missions
J’ai donc quitté l’archevêché et me suis installé à la Procure des Missions. C’est une maison qui regroupe huit prêtres ayant des ministères hors paroisse.
Je découvre ma jolie chambre avec cabine de douche intégrée.
L’organisation de la salle de bain est intéressante. Je reste quelques minutes devant les lieux et me pose des questions existentielles : vais-je me raser assis ou debout, face à la glace ou au lavabo ? Une combinaison douche-toilette tout-en-un est peut-être envisageable, que de temps gagné le matin.
Et il y a des bonus : qui n’a pas pesté une fois en laissant tomber un objet dans le siphon du lavabo ? Ici pas de problème, l’évacuation se fait directement dans la douche et l’objet est facile à récupérer : on voit l’esprit pratique !
Pour le reste de la maison tout le confort est là. Nous avons à disposition :
- un blanchisseur (pensez qu’à Versailles je mettais en marche les machines moi-même et que « j’oubliais » facilement le repassage)
- Une cuisinière : Maman Martial (parce que c’est la maman de Martial)
- et une dame pour le ménage : Maman Reine, à droite sur la photo. Elle parle 5 langues : Bariba, Fon, Dendi, Nago et assez bien le Français.
Deux femmes adorables qui prennent soin de nous comme de véritables mamans.
Nous sommes dans la période de l’harmattan. C’est un vent qui vient du Sahara, très sec et chargé de poussière. La moindre sortie en moto et je reviens tout marron.
Je me suis fait gronder l’autre jour par les mamans car, j’ai gardé la même soutane pendant trois jours (elle avait vraiment tourné au sombre à cause de la poussière). « Père il faut vous changer et nous donner la soutane à laver, sinon on va dire dans Parakou qu’on s’occupe mal du blanc ». J’ai obéi !
Le dimanche 4 décembre 2016
Je suis accueilli officiellement en tant qu’aumônier chez les sœurs Contemplatives de Jésus-Eucharistie (CJE), communauté diocésaine fondée il y a neuf ans et qui a pour charisme l’adoration perpétuelle du Très Saint Sacrement.
A cette occasion j’ai pu offrir à la Mère Patricia une petite figurine de l’Enfant Jésus pour leur crèche (je l’ai achetée au Sénégal à Savoigne le mois dernier, cf. lettre n°1)
Et, un court instant, nous avons pu faire une représentation de la crèche vivante. Manquent quand même le bœuf et l’âne. (il n’y avait à disposition que des lézards et des poules).
Les sœurs elles, m’offrent une jolie trousse de couture (c’est moi qui ait demandé les aiguilles et le fils, elles ont trouvé la trousse)
Je célèbre la messe dans leur chapelle la plupart du temps à 8h, sauf le mercredi où je célèbre à 6h30 au grand sanctuaire.
L’habit de chœur des sœurs est couleur rouge sang.
Les sœurs m’accueillent avec un enthousiasme débordant de sympathie. Elles attendaient la célébration selon la forme extraordinaire. Après quinze jours, je suis étonné de voir avec quelle facilité elles sont rentrées dans cette liturgie. Elles me demandent en permanence de leur apprendre les chants grégoriens. Il y a un côté dépaysant à avoir pendant la même messe des chants français, des chants en langues locales (Bariba, Fon, Dendi) accompagnés au tambour (c’est la mère supérieure qui tient l’instrument) et un magnifique Kyriale XVII du temps de l’Avent.
Et bien sûr ce jour-là il y avait le repas d’accueil, succulent ! (Ici préparation de l’igname pilé)
Le Bon Dieu m’a fait une grâce extraordinaire en permettant que je devienne aumônier de ces sœurs. Non seulement elles sont vraiment pieuses, joyeuses, aiment le grégorien, mais en plus tiennent une boulangerie « A Bethléem, le Délice des Anges » et font … des vrais croissants. Inutile de vous dire qu’elles prennent bien soin de leur aumônier. Délicieux !
La petite communauté de neuf sœurs est en plein centre de Parakou pour l’instant.
Mais il y a un projet déjà avancé de construction d’un monastère à 7 kms de la ville, à côté du village de Boko. Les sœurs possèdent 42 hectares. On voit déjà sur le terrain la chapelle inachevée et les cellules. Le projet a simplement été arrêté faute d’argent.
Vous me voyez arriver avec mes gros sabots (qui seront au pied du Baobab cette année à défaut de cheminée), avec une bonne idée de cadeau de Noël.
Pour pouvoir habiter le monastère raisonnablement, il reste encore à installer :
- L’eau, et c’est l’essentiel.
Et pour cela il faut faire un forage 2 300 €
Et construire un château d’eau 24 400 €
- Pour terminer l’intérieur de la chapelle, il manque juste 12 200 €
- Terminer les cellules des sœurs, le réfectoire et la cuisine 24 500 €
et plus tard nous construirons les magasins et ateliers et les étables pour les bœufs, les poules et les chèvres (on verra cela plus tard)
- Un mur de clôture qui entoure l’ensemble des bâtiments pour mettre les sœurs à l’abri 7 000 €
- Enfin, l’électricité en mettant en place des panneaux solaires et des batteries 15 500 €
Soit un projet de 85 900 €.
Et donc les sœurs font appel à votre bon cœur :
C’est le temps de Noël, elles habitent Bethléem (c’est le nom de leur boulangerie), il reste à leur construire une crèche correcte !
J’oubliais … il y aura aussi à l’extérieur une petite maisonnette pour l’aumônier super sympa, mais c’est moins urgent car je pourrai loger au presbytère de la paroisse d’à côté.
Possibilité de faire un don en recevant un reçu fiscal.
Association Notre-Dame de l’Atacora, 6 rue des Etats Généraux 78000 Versailles
En précisant « pour le monastère de Boko »
Monseigneur Pascal N’Koué tient beaucoup à ce projet de sœurs contemplatives. Pour l’instant n’existent quasiment que des religieuses apostoliques et elles font un magnifique travail dans les écoles, les internats, les paroisses, les hôpitaux et dispensaires.
Mais dans le sillage du Cardinal Sarah, l’évêque veut vraiment installer des lieux de silence, prière, d'adoration.
Je pensais avoir une vie plus calme en arrivant ici, mais non, il y a du boulot et … c’est passionnant !
Je vous offre déjà tous mes vœux pour Noël et pour la nouvelle année.
Je serai tout en union de prières avec vous devant la crèche (avec un Petit Jésus africain), je vous embrasse et vous bénis
Abbé Laurent Guimon
+229 61 78 09 39
laurent.guimon@catholique78.fr
01 BP 226
La Procure des Missions
Parakou
Bénin