Chers amis et bienfaiteurs,
Il est encore temps de vous adresser mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.
Que Dieu vous comble de joie, d’Espérance, de grâces et de bénédictions !
Ici, avec les Sœurs Contemplatives de Jésus Eucharistie nous avons fêté joyeusement le passage à la nouvelle année
Un petit spectacle dirigé par les Sœurs Contemplatives avec danses et chants des petites filles.
Des musiciens talentueux qui donnent le tempo.
L’ambassadrice du Bénin, nous a fait la grande joie et le grand honneur de choisir une photo de ce blog pour illustrer sa carte de vœux (voir la lettre n°9). Le Pape François a donc reçu cette belle carte de vœux !
Petite représentation également à la messe de l’Epiphanie : 3 anges et 3 rois mages
Aumônier de scouts et de guides pendant 20 ans en France, j’ai pu enseigner et transmettre ici l’une des meilleures choses possibles pendant les camps : la soirée « chamallows-fondus ». Les sœurs et les enfants découvraient cela pour la première fois. Ce fut un franc succès.
Nous avons fêté le départ à la retraite de Maman Reine. Presque tous les prêtres du diocèse étaient présents pour célébrer celle qui a été une vraie maman attentive pour beaucoup. C’est elle qui assurait la cuisine au presbytère depuis mon arrivée au Bénin.
L’évolution de la construction du monastère.
Grâce à vos dons, à l’Association Notre-Dame de l’Atacora et avec l’aide de financements d’ONG, les travaux du monastère ont repris.
La boulangerie.
Je viens d’acquérir un pétrin et un laminoir (pour faire la pâte feuilletée) ainsi qu’un groupe électrogène pour prendre le relais lors des coupures fréquentes de courant. Plusieurs fois les sœurs ont entièrement perdu leur fournée du jour à cause d’une coupure subite de courant.
La miellerie
Un menuisier de Parakou est en train de terminer 20 nouvelles ruches et j’ai fait la commande en France de matériel professionnel pour l’extraction du miel (centrifugeuse). Le container devrait partir d’Istres en mars.
Il me faudra ensuite construire un bâtiment pour abriter tout cela.
Eclairage solaire du bâtiment de 12 chambres
Les panneaux solaires sont maintenant en place. Il reste à installer les batteries et bientôt nous aurons la lumière tous les soirs.
Depuis quelques temps, deux sœurs restent en permanence sur le terrain. Il y avait déjà l’eau courante grâce au château d’eau, la lumière va également faciliter leur installation.
Petite histoire du chantier. Les ouvriers étaient en train de placer les panneaux à 2 m de hauteur. Explication : pour qu’ils soient plus près du soleil ! Problème avec les deux mois d’harmattan, ce vent qui recouvre tout de sable, il faut nettoyer les panneaux très régulièrement sous peine d’inefficacité. Les panneaux sont maintenant placés « à hauteur de sœur ».
La petite clôture
Je me suis lancé dans la construction de la petite clôture nécessaire pour entourer les logements des sœurs. Haute de 2m50, elle circonscrit un terrain assez grand qui permettra le développement du monastère.
A la saison des pluies, l’eau coule à torrent. Des passages dans le mur sont installés pour permettre l’évacuation (laisser sortir l’eau, empêcher des individus indélicats d’entrer).
Petite histoire du chantier. J’ai demandé une petite porte dans la clôture à côté de la chapelle. Les ouvriers construisent le mur rapidement mais avec un pas de porte à 40 cm du sol. Voulant être pédagogue, je leur précise que j’ai demandé une porte et non pas une fenêtre. Sans se démonter, ils m’expliquent qu’ils vont me faire une jolie pente pour passer la porte. J’ai dû tout faire refaire.
Petite histoire du chantier. Je fais le tracé général. Jusqu’à maintenant jamais les sœurs ne se sont intéressées directement au chantier. Mais là, le mur passe juste sur un petit arbre dont la sève sert à faire de l’encens. Il faut détourner le mur ! Casus belli.
Petite histoire du chantier. Avec les travaux, beaucoup d’ouvriers circulent sur le terrain. Il y a une semaine des intrus sont montés sur le château d’eau, ont arraché tous les fils électriques ainsi que les panneaux solaires qu’ils ont lâchés en les faisant descendre de 13 m de hauteur. Les panneaux ont été retrouvés écrasés au sol le lendemain. Juste des voleurs incapables qui ont tout abîmé !
Aujourd’hui près de 300 personnes des environs viennent chercher l’eau quotidiennement.
Les visites amicales.
C’est toujours avec plaisir que je reçois les visites des uns et des autres. La meilleure période pour venir est de novembre à janvier. Je fais découvrir quelques aspects de la vie au Bénin et en profite pour prendre quelques jours de congé.
Après avoir passé plusieurs mois dans la mission de Mouila de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre à Mouila au Gabon, Caroline est venue 10 jours au début du mois de décembre.
Après les visites habituelles (Cotonou, Ganvié, les pythons de Ouidah etc…), nous sommes allés voir les enfants de l’orphelinat Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de Tchatchou. Caroline y a passé une journée complète.
Le moment du repas pour les tout-petits
Aux abords de Parakou, nous découvrons les conditions difficiles de travail des « casseurs de cailloux » de Parakou. Ce sont souvent des femmes, accompagnées de leurs bébés, qui passent la journée entière sous de petits abris à casser les cailloux avec de petits marteaux pour en faire le gravier qui sert pour les routes ou les chantiers.
Départ sur la piste pour aller en brousse au fin fond du diocèse à la frontière du Nigéria.
A Kabo a été nommé cette année un curé. Il y a tout à faire, tout est nouveau.
Découverte d’une petite chapelle sur la piste où commencent à se rassembler les quelques catholiques présents.
A l’arrivée à Kabo, le curé nous invite à un délicieux déjeuner. Apprentissage pour faire de l’igname pillé.
Visite de la petite école catholique du village (elle vient d’ouvrir cette année)
Les enfants apprennent l’alphabet
Le curé nous emmène dans un village peul. L’approche est difficile
Un peu plus loin encore, nous nous arrêtons à la ferme de Ténourou (traduction = Finistère, Le Bout de la terre)
Là aussi un prêtre chargé de mettre en place un gigantesque centre agricole nous accueille. Le chef de terre pose avec nous. C’est lui qui a donné les 300 ha à l’église. La terre ne servait à personne à cause de l’absence d’eau. Aussitôt l’évêque a fait construire un barrage pour retenir l’eau de la saison des pluies et fait creuser 3 forages. Chaque mois amène sur le terrain de nouveaux arrivants. L’eau, c’est la vie. Ce jour-là, il ne faisait que 30° ce qui explique le bonnet de laine !
Alice et Cécile ont passé 15 jours au Bénin pendant les vacances de Noël, essentiellement pour rendre service dans le grand orphelinat de Natitingou. Elles logeaient dans la paroisse du Père Sixte N’Tcha que les paroissiens de Notre-Dame des Armées connaissent bien.
A la fin de leur séjour elles me rejoignent à Parakou.
A Parakou, visite du centre UNIV où est cultivée l’artémisia, cette plante extraordinaire pour lutter contre le paludisme. Depuis mon arrivée au Bénin je n’ai jamais pris de traitement préventif contre le palu autre que l’artémisia. Alice et Cécile l’ont également expérimentée pendant tout leur séjour.
Je prends quelques jours pour les ramener à l’aéroport de Cotonou. Là aussi visite des classiques :
Ganvié,
Sur un rond-point de Bohicon, le beau symbole du Roi du Dahomey, Guezo qui a régné de 1818 à 1858. La jarre est trouée et ne peut retenir l’eau. Devise : « Si chacun de vous, fils de cette nation, peut boucher un trou avec son doigt, la jarre retiendra l’eau ».
A Ouidah se trouve le monument symbolique du roi Agoli-Agbo (règne 1894 – 1900) : un pied trébuchant contre un rocher (peut être autre chose aussi vu la représentation) avec un balai et un arc. Devise : Prenez garde ! La dynastie des rois du Dan-Homè a trébuché mais n’est pas tombée. Le roi est comme un balai qui repousse ses ennemis.
Petite balade sur les plages de Grand-Popo. C’est jour de fête, les pêcheurs font des courses et des joutes.
L’important est de participer.
Sur la plage, les barques s’échouent, les filets sont tirés et le poisson trié
A notre tour nous prenons une petite barque pour descendre le fleuve Mono.
Nous pénétrons quelques instants dans la mangrove. Au-dessus de nos têtes un fétiche veille pour éviter les mauvais sorts.
Nous nous arrêtons un instant sur une petite île au centre du fleuve.
La région est connue pour la qualité de son sel marin. Mais ici pas de marais salants.
Les hommes ramassent le sable et viennent le déverser auprès des femmes
Celles-ci le disposent dans une sorte de grand panier et l’arrosent abondamment d’eau.
Le jus salé sort par un tuyau et est récupéré dans la bassine.
Les bassines sont placées sur le feu pour que l’eau s’évapore.
Les femmes récupèrent alors le précieux condiment
En barque toujours, nous allons jusqu’à l’embouchure du fleuve Mono qui se jette dans l’océan.
Avant de partir de Grand Popo, nous nous arrêtons encore un instant sur la plage pour assister à un lâcher de tortues de mer.
Une association protège les tortues adultes quand elles viennent pondre, surveille le développement des œufs et récupère les petites tortues à l’éclosion. Après un peu de temps pour leur permettre de prendre des forces, elles sont ramenées vers l’océan pour commencer leur grand parcours à travers le monde
Voici donc quelques nouvelles du Bénin
Encore merci pour votre aide et votre générosité.
Avec toute mon amitié et l’assurance de mes prières à toutes vos intentions,
je vous dis donc « A tout à l’heure », ce qui ici veut dire « Au revoir ».